Lettre de l’Université populaire Quart Monde de mai 2024
Extrait de la lettre de l’Université populaire Quart Monde destinée aux participants de l’Université populaire pour préparer la rencontre au sein des groupes locaux.
L’Université populaire Quart Monde est un lieu de construction de pensée et de parole, à la fois individuelles et collectives. Les personnes vivant dans la grande pauvreté y prennent la parole sur des thèmes de société. Cet endroit rassemble des personnes de tous milieux et permet de croiser les expériences de chacun pour changer notre regard sur les personnes en situation de pauvreté.
Si vous voulez en savoir plus sur l’Université populaire ou si vous souhaitez rejoindre un groupe de préparation, vous pouvez contacter l’équipe d’animation par téléphone 02/650.08.73 ou par mail, ou visiter cette page.
Thème d’avril : S’engager avec d’autres
Bonjour à toutes et à tous,
Un grand merci à la cellule de Pays des Vallées pour l’organisation et l’accueil de l’Université Populaire d’avril. Et merci aussi à toutes et tous pour votre travail et participation sur ce thème.
Nous avons réfléchi ensemble aux combats qui nous rassemblent, à ATD ou avec d’autres associations. Vous nous avez parlé entre autres, de la nécessité d’avoir un logement décent, du droit de vivre en famille, qu’il faut tenir compte de tous les besoins des personnes et mettre en avant l’expérience et le savoir des personnes qui ont vécu dans la pauvreté. Nous avons réfléchi aux personnes pour qui nous voulons que les choses changent : les enfants, les personnes âgées, les personnes sans abris, les belges et les non belges…
Ensuite, François-Louis et Baptiste nous ont présenté le mémorandum d’ATD, c’est-à-dire un document qui reprend nos demandes collectives, nos revendications en tant que mouvement à présenter aux politiques pour les élections qui arrivent très prochainement.
L’après-midi, nous avons pu participer à plusieurs ateliers : théâtre action, balade dans Hastière, atelier cuisine, deux ateliers créatifs, et un atelier sur comment se servir du mémorandum. N’oubliez pas de nous faire un retour en cellule sur ce que vous avez pensé de l’UP !
Thème de mai : un combat commun pour les droits humains
On a parlé des engagements qu’on a au sein d’ATD, des combats qu’on mène et avec et pour qui on les mène – en mai on veut essayer de creuser la question des droits humains, c’est-à-dire tous les droits que nous avons toutes et tous mais qui ne sont pas toujours respectés.
Pour creuser cette question, nous allons repartir de la recherche sur les dimensions cachées de la pauvreté, que nous avons travaillé ensemble à l’UP en 2021. Pour rappel, et pour les personnes nouvelles : cette recherche a été faite par des personnes d’ATD et des partenaires entre 6 pays (Royaume-Uni, France, Etats-Unis, Bolivie, Tanzanie et Bangladesh). Le résultat de la recherche c’est la mise en évidence de 9 dimensions cachées de la pauvreté :
- Manque de travail décent – Article 60 : on est forcés d’accepter un travail, où on garde le chômage et on est payés 1 euro de l’heure, c’est de l’esclavagisme
- Revenu insuffisant et précaire – Quand tu es au CPAS, le Revenu d’insertion c’est plus bas que le seuil de pauvreté!
Ne pas avoir assez d’argent à la fin du mois. Être obligée de frauder pour prendre le train - Privations matérielles et sociales – Ne pas pouvoir offrir ce que tu veux à ton enfant par exemple partir en vacances, aller au cinéma, payer les médicaments …on peut pas tout faire, il faut faire des choix tout le temps
- Maltraitance sociale – On te regarde de haut en bas, parce que tu ne sais pas lire.
- Maltraitance institutionnelle – Si tu rencontres quelqu’un et que tu es au CPAS, tu ne pourrais pas vivre avec parce qu’on te diminuerait ton CPAS
- Contributions non reconnues – Je voulais faire quelque chose chez une personne âgée, mais tu ne peux rien faire, si tu te fais prendre, on va t’enlever tes sous.
- Dépossession du pouvoir d’agir – Tu es impuissant envers les lois, envers la police. Quand tu es à la rue, parfois le CPAS te refuse et parfois il t’accepte, et tu ne peux rien faire.
- Souffrance dans le corps, l’esprit et le cœur – C’est dur, moralement, physiquement, il y en a qui se suicident parce qu’ils n’en peuvent plus, de ne pas assez manger, de galérer…
C’est des soucis dans la tête la peur qu’on place tes enfants… - Combats et résistances – On prend des risques pour aider les autres : un enfant qui se retrouve à la rue, un ami…
La lettre est disponible au format pdf