Numéro 111 (décembre 2019 – février 2020)

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  • Édito : «25 ans après, notre vie est toujours aussi difficile, mais…»
  • La couleur d’un engagement : Jean-Pierre Pinet est décédé le 15 septembre, à l’âge de 64 ans. Durant tout son parcours de volontaire permanent, il fut hanté – ce sont ses mots − par le besoin de « comprendre avec les plus pauvres eux-mêmes ce que nous avons en commun, au niveau de ce que nous sommes, de nos valeurs ». Voici quelques témoignages fournis par des personnes qui ont œuvré à ses côtés pour un monde à l’humanité plus équitable.
  • Retour sur l’année 2019 :
    Cette année fut riche en activités pour ATD Quart Monde. C’est pourquoi nous vous proposons de faire un petit tour d’horizon de 2019 en quelques actions.
  • Retour en images sur le 17 octobre :
    Le 17 octobre 1987, 100.000 défenseurs des Droits de l’Homme se sont rassemblés sur le Parvis du Trocadéro, à Paris, pour affirmer leur refus de la misère et appeler l’humanité à s’unir pour faire respecter les Droits de l’Homme. Une dalle a été inaugurée à cette occasion sur le Parvis des Libertés et des Droits de l’Homme, là où fut signée, en 1948, la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. On peut y lire le message suivant : « Là où des hommes sont condamnés à vivre dans la misère, les droits de l’homme sont violés. S’unir pour les faire respecter est un devoir sacré ». Depuis cette date, le 17 octobre de chaque année, les plus pauvres et tous ceux qui refusent la misère et l’exclusion se rassemblent dans le monde entier afin de témoigner de leur solidarité et de leur engagement pour que la dignité et la liberté de tous soient respectées : ainsi est née la Journée Mondiale du Refus de la Misère. Nous vous proposons de revenir en images sur les différents événements organisés en Belgique à l’occasion de cette journée.
  • Quatre étapes marquantes de notre démocratie depuis l’après-guerre
  • World News ATD Quart Monde à travers le monde :
    ATD Quart Monde n’est pas un Mouvement national, ni même européen, mais tâche d’éradiquer la misère partout sur la planète. Voici quelques nouvelles de militants, alliés, volontaires et amis du Mouvement à travers le monde.
  • Le mouvement ATD Quart Monde en Flandre  en phase  avec l’actualité
    Le Mouvement, très actif en Flandre, participe à une réflexion sur le thème « pauvreté et durabilité », en lien avec le Service de lutte contre la pauvreté, la précarité et l’exclusion sociale. Sujet important, enjeu majeur pour une vraie justice sociale.
  • Donnez du sens à vos cadeaux : 
    Cette année encore, la boutique solidaire d’ATD Quart Monde vous propose ainsi qu’à vos proches une sélection de livres et de cartes de vœux. Les commandes se font via le site web.

Édito :«25 ans après, notre vie est toujours aussi difficile, mais…»
Les smartphones, les médias sociaux, l’internet imprègnent notre vie de tous les jours. Il y a 25 ans, c’était inimaginable. L’euro a entretemps remplacé le franc et les réformes de l’État se sont succédées. Un visiteur qui reviendrait ne reconnaîtrait pas la Belgique.

Le Rapport général sur la pauvreté rédigé en 1994 reste-t-il encore d’actualité ? A-t-il eu un impact ? Jugeons sur pièce et reprenons-en quelques extraits.

« … Atteindre les pauvres est très difficile. Nous ne pouvons pas nous représenter quel engagement, quel courage cela demande à des personnes qui continuellement sont traquées par les problèmes, doivent toujours vivre dans l’insécurité, de participer à des réunions. De plus, elles ne peuvent attendre aucun résultat direct de ces dialogues ; de retour chez elles, les attend précisément la même situation. » « … J’ai perdu mon travail à cause de mes problèmes de santé. La situation est vite devenue un désastre financier. La maison s’est délabrée… puis on a fait une enquête et les enfants ont été placés. Aujourd’hui, on nous dit que nous pouvons récupérer nos enfants si nous trouvons une maison convenable. … Placer les enfants, c’est déplacer les problèmes. »
« … J’ai été expulsé de chez moi. Est-ce que le juge de la jeunesse va placer les enfants ? »
« … Une femme qui avait temporairement hébergé quelqu’un qui se retrouvait sans logement a très rapidement subi une immixtion dans sa vie privée. Une enquête a été menée: quelle était sa situation familiale, ses revenus, ses relations… »
« … Le minimex est tout juste suffisant pour survivre, mais c’est trop peu pour vivre. »

C’était écrit il y a 25 ans, mais cela pourrait l’être aujourd’hui.
Pourtant, le 17 octobre 1994, Monsieur Dehaene, Premier Ministre, avait déclaré que le gouvernement prendrait les conclusions et propositions du Rapport général comme point de départ, et il chargeait le Service de lutte contre la pauvreté, la précarité et l’exclusion sociale de les actualiser pour l’avenir.
Malgré cet engagement formel, les toutes récentes déclarations gouvernementales des différentes régions ne s’inspirent pas particulièrement des orientations proposées par le Service, et suscitent des inquiétudes à certains égards.

Les très pauvres restent encore soumis à des règles indignes d’une démocratie, comme le statut du cohabitant ou des conditions mises pour accéder à des droits fondamentaux. Ces règles portent atteinte à leur vie privée ou familiale. Les allocations sociales restent inférieures au seuil de pauvreté et les files pour obtenir un logement social ne cessent de s’allonger.
Mais ils commencent à pouvoir faire entendre leur voix dans un dialogue au sein du Service. Si cette voix devient audible, plus rien ne peut être comme avant, et toute la société y gagnera.

À nous, citoyens engagés pour une démocratie juste et solidaire, de rendre plus perceptible cette voix toujours fragile.

Georges de Kerchove

Partenaire Quart Monde 111

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