Numéro 106 (septembre – novembre 2018)

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  • Édito : «À quoi tient le charme d’une commune ?»
  • Donner une autre image des gens : découvrez le festival « Talents » qui a eu lieu dans le Domaine du Bois de Lens cet été en partenariat entre la commune de Hastière et ATD.
  • Récit de volontaires permanents :  portrait de Elsa et Thibault, deux volontaires permanents d’ATD  Quart Monde  Belgique qui  partent travailler en Espagne.
  • Un été chaud sur le plan des combats juridiques :  Le Mouvement ATD Quart Monde et d’autres associations avaient saisi la Cour constitutionnelle contre la réforme du « Pro deo » et contre l’instauration du service communautaire.
  • 17.10.18 : Rendre visible la pauvrophobie à bruxelles : Le 17 octobre est célébrée la Journée mondiale du refus de la misère. Des événements se dérouleront dans tout Bruxelles.
  • Le 17 Octobre en Belgique : Retrouvez notre liste des évènements qui auront lieu dans toute la Belgique ici.
  • Le groupe SAMM fait bouger le Mouvement : Le 2 juin marquait le lancement public du groupe SAMM (acronyme de Soutien-Action-Mémoire-Militant), un nouvel espace de parole destiné aux militants et visant à assurer une meilleure cohésion entre tous les membres du Mouvement.

Édito : « À quoi tient le charme d’une commune ?»

« La commune n’avait pas de logement d’urgence… nous étions au mois de mai… nous avons trouvé une place dans la forêt, nous avons planté notre tente près d’un ruisseau... ».

Tel est le témoignage tiré du livre de Nelly Schenker, cette mère de famille suisse qui a campé avec son mari et ses enfants pendant plusieurs mois jusqu’au jour où le terrain a été inondé, puis qui a été logée dans une maison en voie de démolition infestée de rats et de souris.

Cela s’est passé il y a quelques années dans la Suisse opulente, mais à quelques détails près, cela pourrait se passer en Belgique où les communes constituent les premiers espaces de solidarité.
Le bourgmestre d’une commune huppée vantait récemment le charme de sa commune, en soulignant qu’il n’y avait que très peu de personnes aidées par le CPAS. Le charme serait-il donc de n’avoir à côtoyer dans sa localité que très peu de pauvres considérés comme gênants alors qu’en dix ans, dans notre pays, le nombre de personnes aidées par les CPAS est passé de 100.000 à près de 150.000 ? Cette question interroge nos préjugés à l’égard des pauvres qui sont discriminés simplement parce qu’ils sont pauvres.

Ces dernières années, plusieurs villes wallonnes ont pris des arrêtés anti-mendicité et certaines communes, tant urbaines que rurales, se font systématiquement tirer l’oreille pour accepter des inscriptions de domicile en adresse de référence, dans des habitats réputés insalubres ou inexistants sur le plan urbanistique. D’autres mènent une politique timide en matière de logements sociaux 2 , qui de surcroit, ne sont pas prioritairement attribués aux familles les plus précarisées. D’autres encore optent pour un mobilier urbain qui ne permet pas aux personnes les plus fatiguées de s’étendre. Rares sont celles qui osent réquisitionner les immeubles inoccupés alors que la plupart se montrent réticentes à accueillir une population fragilisée.

À la veille des élections communales, à nous d’interpeller les candidats : comment définissent-ils « le charme » d’une commune ? À nous de leur rappeler qu’à nos yeux, si une seule personne est laissée de côté, toute la communauté en est affectée et que son « charme » est définitivement rompu.

Nous voudrions pouvoir affirmer que le récit de Nelly Schenker est impensable en Belgique. Que les personnes en grande pauvreté ne sont jamais chassées au fond des bois, ou reléguées dans d’autres lieux improbables.

Georges de Kerchove

Partenaire Quart Monde 106

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