Pour cette dernière rencontre, c’est le Groupe de Ronse (Renaix) qui a rencontré le Groupe de Charleroi. Préparer l’Université populaire est l’activité principale du groupe de Charleroi (interviewé) qui a choisi d’évoquer avec le groupe de Ronse (interviewer) une caractéristique de son fonctionnement – la contribution des enfants et des jeunes aux réflexions. C’est une initiative relativement récente, “le groupe d’enfants et d’ados est encore tout petit, 4 ou 5. On est en recherche mais c’est en cours.”
Inclure les enfants dans les réflexions est important
Comment cette idée est-elle née ? Du constat que les enfants accompagnent leurs parents aux réunions de cellule mais que rien ne leur est proposé: “C’est dommage de laisser cela de côté alors que les enfants, c’est l’avenir du Mouvement.”
Avec l’aide d’une volontaire, une animation spécifique a alors été organisée “car les jeunes ont plus de facilités à s’exprimer entre ados que devant les parents. Dix minutes avant la fin de la réunion, ils présentent à ceux-ci leur travail.”
Leur avis est aussi présenté à l’UP, mais par l’adulte qui travaille avec les enfants, sous forme d’affiches par exemple, parce que l’UP termine trop tard pour les enfants: “Les enfants ont aussi des choses à dire sur la vie, sur la pauvreté, sur ce qu’ils veulent changer.”
Françoise, Brendan, David, Manu, Bénédicte, Marc et Marcelle
Un autre motif de fierté est l’existence d’une équipe d’animation. Constituée de 2 militants et 3 alliés, elle se réunit régulièrement depuis plus d’un an maintenant. Elle veille à créer les conditions nécessaires pour que chaque participant aux réunions de cellule puisse prendre la parole: “On essaie de comprendre les questions de l’UP, on prépare l’animation de la cellule, on prend les décisions ensemble.”
Lorsque les mesures de protection sanitaire le permettent, “les réunions ont lieu au Panos de la gare de Charleroi, des sans-abri écoutent de loin et viennent parfois nous parler.”
UNE PREOCCUPATION
Une préoccupation est apparue commune aux deux groupes : comment s’ouvrir à de nouvelles personnes ? Et comment faire pour qu’elles restent ? Que leur proposer ? Au début, à Charleroi, il y avait 2 ou 3 militants. Ils disaient que ce n’était pas beaucoup et se sont sentis responsables d’aller à la rencontre de personnes qui vivent dans des situations difficiles: “Déjà les inviter à la réunion ! Leur dire : vous aurez le droit de vous exprimer, tout un groupe vous écoutera, sans qu’on rigole de vous, sans qu’on se moque ou qu’on juge. Voir s’ils restent, c’est autre chose. Les gens sont craintifs, il faut bien commencer par quelque chose, en parler à ses voisins, faire connaître le journal ‘Partenaire’… mais on ne peut pas forcer.”
Aujourd’hui, une vingtaine de personnes participent aux réunions. La solidarité suscitée au sein du Mouvement est un motif de fierté: “Le Mouvement, et d’autres aussi, comme LST, peuvent être fiers de rassembler tant de monde, le 17 octobre par exemple.”
Kris, Francine, Mathilde, Tom, Marleen, Marc et Tina
Quelqu’un du groupe de Ronse a aussi demandé au groupe de Charleroi s’il cherchait à avoir des contacts politiques. Celui-ci a fait état de démarches vis-à-vis de la ville de Charleroi restées sans réponse malgré le fait que “on ne demande pas d’argent, mais qu’ils nous écoutent, que tout le monde soit mis sur pied d’égalité.”
Travailler avec d’autres associations rend plus fort et augmente sans doute les chances d’être entendu. C’est ainsi que le groupe de Charleroi a participé un temps aux rencontres mensuelles intitulées ‘Parlons-en‘, organisées par une plateforme d’associations actives à Charleroi. Mais il a décidé de mettre fin à ce partenariat “parce qu’on n’a pas les forces d’être partout.”
En réponse à la question de savoir ce qu’il faudrait développer davantage parmi toutes les actions menées à Charleroi, le groupe a répondu : le soutien aux jeunes qui veulent s’engager avec le Mouvement, leur formation à ce qu’est le Mouvement.
Tant le groupe de Ronse que celui de Charleroi auraient souhaité pouvoir être successivement intervieweur et interviewé: “Dommage que les questions viennent toujours du même côté parce qu’on peut tous apprendre les uns des autres.”
Pour répondre à cet appel récurrent des participants aux 4 premières rencontres, nous essaierons d’organiser les prochains interviews de façon à permettre à chaque groupe de jouer les deux rôles.
Marleen, Marc, Tina et Kris
Photos de la rencontre
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