Numéro 126 (septembre 2023 à novembre 2023)

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  • Édito : Fracture numérique, fracture politique
  • La couleur d’un engagement : Interview de Paul, volontaire ASF pendant l’année scolaire 2021-2022.
  • « Bruxelles Numérique » – Vers des services d’intérêt général déconnectés des plus vulnérables : 2022 et 2023 ont été marqués par des rassemblements réunissant le secteur associatif et les citoyens bruxellois, mobilisés contre l’avant-projet d’ordonnance « Bruxelles numérique ». Retour sur un an de lutte contre un texte décrié tant il passe à côté des difficultés rencontrées non seulement par les citoyens en détresse numérique, mais aussi par les associations, épuisées de devoir compenser le manque d’accessibilité des services administratifs.
  • #ATD Dynamique Enfance –  Fête de clôture à la Bibliothèque de rue (Bdr) de l’Allée Verte : un chapitre se termine au pays des merveilles : Samedi 8 juillet, sous un beau soleil d’été, le quartier de l’Allée verte est en grande effervescence…
  • World News : Cette rubrique illustre l’aspect international de notre Mouvement en donnant des nouvelles des actions d’ATD Quart Monde à travers le monde.
  • Crise du budget – la solidarité est la réponse ?  : Un article d’Ides Nicaise (Professeur à la KU Leuven, président du Service interfédéral de lutte contre la pauvreté / Interfederaal Steunpunt Armoedebestrijding et président d’ATD Vierde Wereld Vlaanderen), publié en néerlandais dans Le Standaard, le 28 mars 2023, et légèrement actualisé.
  • 17 octobre : La Journée mondiale du refus de la misère – quoi de prévu cette année ? : Le 17 octobre marque chaque année la Journée mondiale du refus de la misère.
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Édito – Tous ambassadeurs pour combattre la pauvreté

La dernière Université populaire nationale, organisée en juin, a permis aux militants d’ATD d’aborder deux questions aussi importantes qu’actuelles : les futures élections, notamment communales, et les injustices liées au savoir. Après avoir échangé sur des problèmes très concrets du vivre-ensemble au niveau de la commune, un groupe de discussion s’est mis à réfléchir sur toutes ces injustices et exclusions qui viennent des difficultés qu’ont les personnes les plus pauvres à accéder à l’information, à l’éducation, à la formation, mais aussi à faire valoir leurs expériences et leurs connaissances. Le lien entre ces deux questions est crucial : comment donner sa voix, comment la faire entendre, si l’on ne se voit pas d’abord reconnaître l’accès à la transmission et à la construction du savoir partagé ?

La fracture numérique est un problème bien connu, qui traverse toutes les classes sociales et toutes les générations. Les plus jeunes, malgré leur hyper-connexion aux réseaux sociaux et aux smartphones, semblent parfois aussi mal armés que leurs aînés face aux évolutions constantes du monde de l’informatique et du numérique. Mais comme toutes les fractures, elle frappe plus durement ceux qui sont déjà exclus. L’avant-projet « Bruxelles numérique » (voir l’article de Gilles Clamar dans ce numéro), en imposant de fait des modes de communication qui ne sont pas maîtrisés par les plus précaires, creuse encore l’écart entre ceux-ci et les services administratifs et sociaux, les rendant plus étrangers les uns aux autres.

Que la marche accélérée vers une numérisation générale de l’accès aux services publics soit un réel progrès ou non, elle ne sera socialement légitime que si, en visant à faciliter la vie des plus « aptes » au changement, elle n’exclut pas en même temps des groupes de la société qui sont déjà les plus fragiles. En négligeant la voix et l’expertise des plus pauvres et des associations comme Lire et écrire, l’avant-projet « Bruxelles numérique » génère une chaîne d’injustices liées au savoir, une chaîne qui conduit mécaniquement de la fracture numérique à une aggravation de la fracture politique entre des citoyens qui ne se retrouvent plus aux mêmes guichets, qui n’empruntent plus les mêmes canaux de communication et qui ne partageront bientôt plus le même espace public.

Quentin Landenne

Partenaire Quart Monde 126

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