Numéro 118 (septembre 2021 à novembre 2021)

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  • Édito : 50 ans de présence  en Belgique, et après ?
  • Les cartes de vœux 2021, une co-création entre petits et grands : Depuis des années, le Mouvement international ATD Quart Monde vend des cartes de vœux, accompagnées d’illustrations réalisées par des enfants et des adultes lors d’actions culturelles d’ATD, en vue de soutenir leurs actions. ATD Quart Monde Belgique et la branche jeunesse du Mouvement, ATD Quart Monde Jeunesse Wallonie-Bruxelles, ont décidé d’apporter un nouveau souffle à cette tradition annuelle.
  • La couleur d’un engagement : Le Mouvement international ATD Quart Monde, après une large concertation, a désigné une nouvelle équipe de délégation internationale composée de 3 personnes : Chantal Consolini Thiebaud, Bruno Dabout et Martin Kalisa. Nous avons interrogé Martin Kalisa qui connaît bien la Belgique pour y avoir été volontaire durant plusieurs années.
  • Une fratrie séparée : plus jamais ça ! Ils sont nombreux les enfants d’une même fratrie qui ont été séparés lors d’un placement. Ils ne connaissent pas leurs frères et sœurs, ils n’ont pas d’histoire ou de souvenirs communs, ils deviennent des étrangers les uns pour les autres, c’est à peine s’ils savent que leurs frères ou sœurs existent.
  • La Journée mondiale du refus de la Misère : une journée pour changer les regards : Tour d’horizon belge des différentes actions auxquelles ATD Quart Monde va participer dans le cadre de ce 17 octobre, Journée mondiale du refus de la Misère.
  • Un été actif pour ATD Quart Monde : Juillet et août sont une période de l’année que nous associons souvent au repos et, pour ceux·celles qui peuvent en prendre, aux vacances. C’est tout le contraire pour notre Mouvement, qui a été bien occupé. Découvrez comment en lisant notre compte rendu d’été.
  • 20 km de Bruxelles : une édition modeste mais enthousiaste !
  • Un partenaire plus durable : Nous avons dernièrement reçu plusieurs courriers de lecteur·rice·s nous interpelant sur l’emballage plastique de notre magasine. Ces messages ne sont pas restés lettre morte : il nous semble en effet chaque jour plus essentiel de mettre tout en œuvre pour préserver notre environnement. C’est pourquoi nous avons directement contacté notre imprimeur pour tenter de trouver une solution. Nous sommes heureux de vous annoncer que, désormais, le Partenaire sera distribué sans emballage. Pour une lutte contre la misère qui ne laisse pas l’environnement de côté !

Édito : 50 ans de présence  en Belgique, et après ?

Interrogée sur ce qui avait changé depuis 50 ans de présence du Mouvement ATD Quart Monde en Belgique, une militante de la première heure répondit après un moment de réflexion : nous sommes toujours dans la mouise (en fait, elle utilisait un autre mot commençant par la même lettre), mais nous avons appris à parler, et plus personne ne pourra nous faire taire.
Elle résumait parfaitement la situation. Supposés responsables de leur situation, les pauvres restent soumis à la violence institutionnelle. Certains n’accèdent pas aux différentes formes de solidarité sociale pourtant érigées en droit depuis à tout le moins 1976. Victimes de discriminations liées au statut cohabitant, les allocataires sociaux n’ont pas les mêmes choix que les autres de vivre en famille. Malgré des efforts réels des autorités, ils restent en grande partie exclus des circuits de travail. Soupçonnés d’être des profiteurs, ils sont de plus en plus soumis à des contrôles intrusifs. 10 % de la population ne sait toujours ni lire ni écrire…
Le tableau serait-il aussi noir que cela ? Non, nous dit cette militante, parce qu’entretemps, des personnes en situation de pauvreté osent faire entendre leur voix dans le débat public. Je dis bien osent : si votre avis n’a jamais été pris au sérieux, vous finissez par intégrer le silence qui vous est imposé, et vous pensez que vous n’avez rien à dire. Si vous dépendez des autres pour survivre, prendre la parole est difficile et périlleux. Vous vous exposez à des sourires moqueurs ou à des regards réprobateurs qu’il faut affronter.

Cette prise de parole se fait depuis les débuts du Mouvement dans les groupes locaux ou des groupes thématiques. Elle se prolonge dans la dynamique du croisement des savoirs. Elle s’exerce dans les Universités populaires, dans des rencontres telles que celles organisées avec le Service de lutte contre la pauvreté. Pour rappel, ce Service a vu le jour suite au Rapport général sur la pauvreté publié en 1994 en collaboration notamment avec le Mouvement. Il a pour mission de faire des recommandations destinées aux responsables politiques de notre pays, en vue de restaurer les conditions d’exercice des droits fondamentaux.
Voilà ce qui change, et continue de changer de façon irréversible depuis 50 ans.
Et cette prise de parole des citoyens de l’ombre dans le débat public contribue à notre démocratie. Elle est le meilleur rempart contre les populismes et autres dangers qui la guettent.
À nous de nous faire l’écho de cette parole encore fragile et de l’amplifier.

Georges de Kerchove

 

Partenaire Quart Monde 118

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