“L’art de Rien, sur le fil de ma vie”, le livre de Philippe Barbier paru il y a peu de temps aux éditions Quart Monde est un ouvrage qui ne laisse pas indifférent. Nous recevons d’ailleurs beaucoup de retours et de témoignages de lecteurs et lectrices. A défaut de pouvoir vous en transmettre la totalité, voici ce que Jean-Louis Verlhac, allié de Liège, nous a transmit après avoir terminé sa lecture :
“Comment avancer dans la vie de manière positive et se construire un avenir porteur de sens quand dès l’enfance vous subissez ou ressentez, au sein même de votre famille, puis dans des institutions et foyers de placement, la solitude, les privations, l’injustice, le rejet, le sentiment d’abandon et celui d’être différent, tout en étant comme les autres ?
Dans ce jonglage permanent, Phil a avancé en équilibre sur un fil tout au long de son parcours chaotique où se mêlaient, franche camaraderie, violences et humiliations. Toutes ses expériences lui ont forgé une philosophie de vie et la certitude, gravée en lui, qu’il ne pouvait compter que sur lui-même pour affronter les vicissitudes de la vie :
« …Lorsqu’on m’arrachait à un lieu et à des personnes que j’aurais pu commencer à aimer, à chaque événement déstabilisateur, ma solution fut de me concentrer sur moi-même, sur le présent, sur les choses à faire et celles à éviter…C’était comme si j’avais en moi un centre fixe autour duquel je devais tourner ; grâce à lui je trouvais un équilibre, perpétuellement instable, perpétuellement rompu, mais qui malgré tout me permettait de me tenir droit ; je vivais l’instant et ça m’allait bien… Je glissais sur le fil de ma vie du mieux possible… ».
Dans cette trajectoire hachée, faites de plaies et de bosses, Phil a pu trouver des espaces de respiration, des opportunités et des apprentissages et il a pu nouer des liens d’amitié avec des personnes positives. Il a toujours considéré son chemin de vie comme une chance, une force parce qu’il l’a construit et qu’il a été la source de ses valeurs et références.
Parler de chance peut sembler paradoxal, mais la chance se force, comme on dit, et Phil l’a fait car, dans le malheur, il n’a eu de cesse de chercher à s’interroger, à comprendre pour survivre à un environnement hostile.
Phil nous donne avec son ouvrage, un témoignage unique qui donne courage et force pour trouver la fierté et bâtir une vie digne et féconde ; il donne de l’espérance à celles et ceux qui, comme lui, ont suivi des chemins crevassés et tortueux, mais aussi à celles et ceux qui ont eu d’autres « chances » et qui acceptent de s’interroger sur leur propre parcours, à l’écoute de celui de Phil, dans une réciprocité constructive.”