Pour la deuxième fois, des membres d’ATD Quart Monde se sont réunis à Bruxelles le temps d’un week-end pour discuter de gouvernance. Pourquoi, comment ? Nous vous expliquons tout dans cet article écrit avec des représentant·e·s des différents types d’engagement présents à ce week-end.
Cheminement
C’est ce 27 janvier 2023 en soirée qu’un groupe s’est retrouvé au centre de la Maison du Champ d’Oiseau pour entamer ce deuxième week-end consacré à la gouvernance.
Le sujet est en effet d’actualité : plusieurs initiatives sont en ce moment actives au sein d’ATD Quart Monde Belgique pour redéfinir notre manière de nous organiser. Le but de ce week-end était donc de discuter ensemble de ces questions, au sein d’un groupe mixte tant francophone que néerlandophone. Composé de militant·e·s, allié·e·s, volontaires permanent·e·s et salarié·e·s, ce groupe était animé par Tom, le coach qui a travaillé avec le Mouvement sur notre plan stratégique 2021-2025. Ce rassemblement ne partait pas de zéro puisqu’il s’appuyait sur les réflexions entamées lors du premier week-end de gouvernance de l’été 2022. À côté des temps de travail, ces trois jours étaient une occasion de se retrouver au-delà des frontières linguistiques.
« C’était bien de revoir le côté francophone, se retrouver et travailler ensemble avec l’autre moitié du pays. » Francine
Une différence majeure par rapport à cette première rencontre, la présence d’un objectif clair : fournir du contenu utile et inspirant pour « nourrir » le groupe qui travaille actuellement sur la clarification des statuts au sein du Mouvement. Ce but a permis de donner une direction à la rencontre et d’éviter une certaine confusion ressentie parfois lors du premier week-end.
S’exprimer par le mouvement
On peut dire que les participant·e·s ont eu droit à une rencontre dynamique, tant pour l’esprit que pour le corps. En effet, à différents moments, le groupe a dû se positionner dans l’espace pour répondre à une question. Par exemple, lorsqu’a été demandé le nombre d’années d’engagement au sein d’ATD Quart Monde de chacun·e, une longue file s’est constituée allant des plus anciens aux plus récents.
« On a fait une ligne pour représenter la ligne d’engagement, c’était rassurant et encourageant de voir les jeunes en bout de file.» Patricia
De manière générale, cet exercice très visuel a permis de créer des débats intéressants tout en donnant une vision globale de chacun·e.
Des réflexions au cœur de la gouvernance
Des moments de discussion plus traditionnels en petits groupes, suivis par des plénières, ont été organisés pour débattre d’affirmations précises. Volontairement provocatrices, et centrées sur des questions de gouvernance, celles-ci ont permis l’émergence de plusieurs réflexions fortes ainsi que de propositions pratiques.
Nous avons entre autres parlé de la manière dont nous devrions nous organiser pour avoir un impact maximal et du rôle de chacun·e au sein du Mouvement. Une des conclusions qui a été partagée par tout le monde fut la nécessité de faire des alliances avec d’autres organisations/personnes. Nous avons analysé les différences entre grande pauvreté et précarité. Une militante avait l’impression de toujours entendre des annonces politiques pour « changer les choses », alors que ces réformes sont souvent destinées à soutenir le « haut du panier », en laissant de côté les plus précaires.
Nous avons aussi remarqué que notre combat est une lutte sur le long terme. Lorsque les effets immédiats ne sont pas visibles, c’est important de le garder en tête.
« On sème les graines de la lutte, parfois ce sont d’autres qui s’en saisissent pour les faire pousser. L’objectif c’est que tout le monde profite de la récolte. » Marc
Plusieurs personnes ont défendu qu’une bonne connaissance de ce que font les autres au sein du Mouvement est indispensable. Des propositions concrètes ont suivi, comme celle de donner des nouvelles d’ATD Quart Monde lorsqu’on partage des nouvelles de chacun pendant l’Université populaire. La newsletter francophone, envoyée imprimée à chaque cellule de Wallonie-Bruxelles, a aussi été mise en avant avec l’idée de rajouter une section « nouvelles du Mouvement en Flandre ».
Évaluation gesticulée
La fin de ces trois jours était dédiée à l’évaluation des week-ends gouvernance. Nous avons utilisé notre « animation de positionnement » dans la salle pour répondre à une question précise : « Devons-nous continuer ces journées d’échange ? »
Suite à cela, l’ensemble des participant·e·s a rempli une seule des deux parties de la pièce. La réponse était donc sans appel : oui ! Il semblait évident pour tout le monde qu’au vu du contenu produit, il fallait approfondir nos réflexions sur la gouvernance. Après quelques débats, le groupe souhaiterait garder un noyau dur avec les mêmes participant·e·s tout en l’ouvrant à quelques autres à l’occasion, en fonction des questions débattues.
« Comparé au début du premier week-end, on a atteint aujourd’hui des réflexions intéressantes. Ça montre que c’est tout un processus et que le travail ensemble avec un même groupe est important. » Patrice
Il semblerait essentiel de garder un angle et des objectifs clairs pour donner une direction à chaque week-end. Le mode de fonctionnement et la composition du groupe, majoritairement constituée de militant·e·s, ont aussi été salués.
« Ce week-end aura sans doute des conséquences importantes lors des réflexions en Belgique. On a cherché une formule appropriée pour garantir la pleine participation des militants à la gouvernance, et on en a trouvé une. » Ides
Des moyens seront recherchés pour garantir la poursuite de cette action à l’avenir, afin de soutenir une gouvernance qui ne laisse personne de côté.
Vous pouvez nous aider à garantir la poursuite de cette action essentielle en nous soutenant par un don via notre site web ou directement sur notre compte : BE89000074533685
Le coût estimé d’un week-end gouvernance est de 8.500 euros en y incluant la préparation, le logement, les repas et la participation d’un coach professionnel. Nous comptons sur votre engagement en faveur des plus pauvres !