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- Édito : Pas de sobriété digne sans solidarité
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Édito
Pas de sobriété digne sans solidarité
Comme au plus fort de la crise sanitaire, l’augmentation brutale du coût de la vie, et en particulier des prix de l’énergie, nous confronte à un double constat : la crise touche tout le monde… mais pas tout le monde de la même manière.
Les appels à la sobriété se multiplient, de toutes parts. Sobriété dans notre consommation d’électricité ou de carburants, dans nos déplacements, dans nos achats en tout genre. À l’impératif écologique – que plus personne ne peut raisonnablement contester, notamment après les sécheresses de cet été – s’ajoute maintenant une urgence économique. La transition vers une société plus sobre s’impose ainsi aux yeux de beaucoup comme la voie la plus prometteuse pour sortir des impasses d’un modèle fasciné par la croissance économique et l’accumulation des biens.
Mais c’est peut-être oublier que la sobriété, pour de plus en plus de personnes et de familles, n’est pas un choix vertueux, mais une nécessité impérieuse, derrière laquelle se cache une autre réalité : celle de la précarité.
La transition vers la sobriété ne pourra être juste que si elle s’accompagne d’une solidarité à tous les niveaux, qui prenne en considération les plus exclus, mais aussi les diff érents acteurs sociaux qui, laissés seuls face à eux, sont trop souvent démunis, sans solution à leur donner.
La sobriété ne pourra être collectivement digne que si elle permet à celles et ceux qui se battent quotidiennement pour conserver leur logement, pour ne pas être privés de chauff age et d’électricité, pour donner à leurs enfants ce dont ils ont besoin pour grandir et être en bonne santé, de passer d’une précarité douloureusement subie à une sobriété solidairement choisie.
Pas de sobriété digne sans solidarité ! Fort de cette conviction, le Mouvement ATD s’engage et se mobilise concrètement, aussi bien dans des actions contre la hausse des prix de l’énergie, face aux grands fournisseurs, que dans des manifestations pour des mesures plus rapides de nos gouvernements vers une transition écologique qui ne laisse personne de côté.
Quentin Landenne
