nous avons appris le décès de Bernadette Glineur, militante de la première heure du Mouvement en Belgique. Monique et Jean Tonglet ont écrit un témoignage qui rend hommage à Bernadette et à son combat contre la misère :
« Chères amies, chers amis,
C’est avec beaucoup de tristesse que nous voulons vous partager aujourd’hui le décès de Bernadette Glineur-Berlemont, militante de la première heure du Mouvement en Belgique.
Arrivée de province à Bruxelles en 1971 avec son mari Jean et leurs cinq enfants, elle a vécu avec sa famille à Molenbeek, rue des Quatre Vents pendant plusieurs années. C’est là qu’elle a connu le Mouvement, où elle a été introduite par Mère Prieure, religieuse dans le quartier, qui l’a mise en lien avec André Modave. Très vite, elle a participé avec d’autres aux réunions qui se tenaient à l’Impasse D’Hondt, préparant notamment l’Année internationale de la Femme en 1975. Dans un témoignage recueilli récemment elle parlait de ces réunions en ces termes :
« La première fois qu’on est venu aux réunions, c’était par curiosité, et petit à petit, c’est devenu un combat, parce qu’on a été partout avec André rencontrer des autres pauvres d’autres pays. Je sentais que c’était des gens comme nous, on vivait la même souffrance ».
Dans les années suivantes, elle a été un des piliers des « réunions de la Cave », l’Université populaire Quart Monde d’aujourd’hui, et a participé à plusieurs rassemblements internationaux à Pierrelaye et ailleurs.
Il y a quelques mois, elle disait :
« Aujourd’hui, je ne vais plus aux réunions, mais je trouve la misère toujours révoltante. J’aimerais qu’il y ait un deuxième père Joseph qui se batte contre la misère et qui nous écoute. »
Bernadette a vécu ces dernières années de nombreuses épreuves : la mort de son mari et de trois de ses cinq enfants. Elle était depuis très peu de temps dans une maison de retraite à Evere. Hospitalisée il y a deux semaines, elle s’est éteinte ce lundi 26 septembre, à l’âge de 75 ans.
Nous sommes nombreux à l’avoir connue et avoir été témoins de sa gentillesse et de sa profonde solidarité avec tous, en particulier avec les plus pauvres de son quartier à qui elle a si souvent ouvert sa porte.
Toute notre sympathie va vers Jean-Michel et Serge et leurs familles, vers ses petits-enfants et arrière-petits-enfants.
Avec toute notre amitié,
Monique et Jean Tonglet »