Histoire
La création du Groupe interuniversitaire sur la recherche et la pauvreté (IGOA) à la fin des années 1980 a été motivée par l’indignation suscitée par le rejet d’une proposition de recherche participative sur la pauvreté par un fonds de recherche : le comité de sélection était d’avis qu’une participation active du groupe cible était incompatible avec une recherche scientifique objective.
Pourtant, lors d’une conférence sur la pauvreté à la Sorbonne à Paris en 1983, Joseph Wrésinski (fondateur d’ATD Quart Monde) avait appelé le monde de la recherche à entrer dans un partenariat avec des « experts de vécu » afin de briser les préjugés sociaux sur la pauvreté. Ces préjugés sociaux, a-t-il dit, empêchent les pauvres de réfléchir à leur propre situation et de contribuer à une compréhension plus correcte de celle-ci. En fait, le sous-entendu du discours contenait également une critique selon laquelle la recherche superficielle contribue souvent elle-même à ces préjugés, plutôt que de révéler les véritables causes de l’exclusion. Le « croisement » des connaissances universitaires avec les connaissances expérientielles des personnes en situation de pauvreté (et celles des professionnels dans divers domaines) est la principale priorité de l’IGOA.
Objectifs
Outre l’objectif principal (la recherche participative sur la pauvreté), la création de l’IGOA est également motivée par l’importance du travail en réseau par rapport au thème de la pauvreté : tous les chercheurs intéressés ont intérêt à bien se connaître, à la fois par-delà les langues et les disciplines, étant donné la complexité de la question de la pauvreté.
Enfin, les chercheurs veulent aussi faire entendre leur voix par le biais de l’IGOA, surtout en cette période de réduction et de durcissement de cette politique.
Activités
En 1996, une première publication conjointe a vu le jour sous le titre « La connaissance des pauvres » (éd. Pierre Fontaine, Academia-Bruylandt). Par la suite, un certain nombre de membres de l’IGOA ont participé au projet de « croisement des savoirs » qui a abouti en 1999 à la publication de « Le croisement des savoirs ». Quand le Quart Monde et l’Université pensent ensemble’, (Groupe de recherche Quart Monde – Université, Ed. de l’Atelier / Ed. Quart Monde).
L’IGOA a également mené des recherches en coopération avec le Service de lutte contre la pauvreté. Une étude participative sur les indicateurs de pauvreté a débouché en 2009 sur le rapport final « Une approche différente des indicateurs de pauvreté : recherche-action formation ».
Au cours de la même période, sur ordre du ministre de l’Intégration sociale, un état des lieux de la recherche sur la pauvreté des enfants en Belgique a également été dressé (K. Steenssens, M.-L. Aguilar, B. Demeyer et P. Fontaine, Kinderen in armoede. Status quaestionis de la recherche scientifique pour la Belgique, Bruxelles : POD Maatschappelijke Integratie, 2008).
L’IGOA organise également régulièrement des séminaires au cours desquels les équipes de recherche discutent de leurs travaux respectifs et explorent les possibilités de coopération.
Contact
Willy Lahaye
Université de Mons, Département d’études et d’actions sociales
18 Place du Parc, 7000 Mons
Tél. +32 65 37 31 58
willy.lahaye@umons.ac.be
Texte traduit à partir d’un extrait de https://www.armoedebestrijding.be/vliegend/igoa/