“L’Europe n’a pas d’avenir si elle accepte que des citoyens soient exclus.”

Alors que l’Université Populaire Quart Monde Européenne (UPE) a lieu ce mercredi 6 février, nous vous proposons de rencontrer, à travers quelques questions, Elena Flores, alliée du mouvement et investie dans la préparation de l’UPE. Elle nous parle de son rôle mais aussi de ses attentes concernant l’événement et l’Union Européenne.

Depuis combien de temps es tu engagée au sein d’ATD et sous quelle forme ?

Depuis 1987 ou 1988, peu après mon arrivé en Belgique. Je me suis engagée dans l’associatif à Barcelone et j’ai voulu continuer à l’être en Belgique. J’ai trouvé une approche qui me correspondait chez ATD et donc je suis restée. J’ai participé à l’Université populaire ATD Quart Monde (UP) presque depuis le début de mon engagement. D’abord, j’allais aux UP pour écouter, comprendre et apprendre. Ensuite, on m’a demandé d’animer un groupe de préparation des UP à St Gilles, ce que je continue à faire. Actuellement, je fais aussi partie de l’équipe d’animation de l’UP Wallonie-Bruxelles.

Quel est ton rôle au sein de l’Université Populaire Européenne ?

Comme je suis dans l’équipe d’animation de l’UP Wallonie-Bruxelles, nous avons travaillé au sein de notre UP deux des thèmes qui seront discutés à l’UPE : le droit à l’existence légale et le statut cohabitant. Nous avons creusé d’autant plus le sujet avec la délégation de militants qui va y participer. Je vais aussi animer la plénière de l’UP européenne avec Pierre Saglio (UP France). J’ai eu aussi des rencontres avec des parlementaires européens pour les encourager à participer. Je fais aussi partie du groupe GAPE dont le rôle est de soutenir la délégation ATD auprès des institutions européennes.

Comment s’est passée la préparation de l’UP à votre niveau ?

J’ai commencé très tôt à travailler avec Bert Luyts, le responsable belge de l’organisation de l’UPE. Nous avons abordé et programmé les thèmes assez tôt pour permettre aux militants d’avoir le temps de bien développer leur réflexion. Notre but : que cette délégation de militants puissent porter la parole de tous les autres sur base du travail fait ensemble depuis septembre. J’ai aussi contribué à la préparation de l’animation de la plénière.

Quel est votre point de vue sur l’évolution des thèmes que sont l’exclusion sociale et la lutte contre la pauvreté au sein de l’UE ? Quel devrait être le rôle de l’UE à l’avenir sur ces questions ?

Il faut toujours être claire sur les compétences : qu’est-ce qui doit être fait par l’UE,qu’est-ce qui doit être fait par les gouvernement nationaux, régionaux ou locaux. Les citoyens doivent savoir ce qu’il faut réclamer et à qui. Ceci étant, même si sur beaucoup de choses ce n’est pas à l’UE d’agir, elle peut et doit pousser les pays à appliquer les droits. Il y a eu des avancées comme par exemple le Socle des droits sociaux, mais maintenant, il faut que ces principes soient vraiment appliqués et que les personnes aient vraiment accès aux droits. On regarde aussi de plus en plus l’impact des politiques sur les inégalités sociales. L’UE devrait veiller à ce que toutes ses actions contribuent à éliminer l’exclusion et la pauvreté et que les citoyens puissent tous, sans exception, exercer pleinement leurs droits.

Quelles sont vos attentes par rapport à l’Université populaire Quart Monde Européenne?

Qu’il y ait un vrai dialogue entre les militants ATD Quart Monde, les représentants d’autres associations, les personnes qui travaillent dans les institutions européennes, les parlementaires européens et les autres représentants politiques. Mon objectif est que les politiques et personnes qui travaillent dans les administrations entendent la réalité des gens qui ont l’expérience de la pauvreté, qu’ils entendent leurs idées et leurs propositions pour changer les choses et qu’ils prennent cela en compte dans leur travail et les décisions qu’ils prennent.

Quel message voudriez-vous faire passer aux candidats aux élections européennes de 2019 ?

Qu’ils s’engagent à lutter contre les inégalités, pas seulement avec des politiques sociales mais avec des politiques économiques, en apportant une réponse et une stratégie au niveau européen. L’Europe n’a pas d’avenir si elle accepte que des citoyens soient exclus. l’Union Européenne doit montrer qu’elle est capable d’assurer une vie digne à ses citoyens.

 

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